Nous étions pas mal responsabilisés au niveau des repas, des tâches quotidiennes, de la comptabilité, car ce sont les volontaires qui gèrent les entrées et les sorties d’argent de l’association. C’est vraiment valorisant et important d’avoir cette transparence. »
Comment se déroule une journée au sein de l’association ?
« Une journée type à la Charity Mwanza commence soit par un cours de Swahili (langue nationale) soit par un meeting lors duquel l’équipe échange sur les missions et avancées de chacun, ou sur des sujets tels que la culture, l’implication et la responsabilité des ONG dans le monde, l’histoire du pays, la politique, l’organisation du système sportif…
L’après-midi est consacrée au sport principalement avec des entraînements, des rencontres avec les coachs, les professeurs des écoles et les joueurs.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on n’est pas là pour imposer notre vision des choses mais surtout comprendre comment les choses fonctionnent ici et apporter notre aide. C’est pourquoi on discute énormément avec les jeunes sur l’aspect tactique et technique, l’organisation des séances d’entraînement, comprendre d’où ils viennent et dans quelles conditions ils pratiquent le basket-ball. Par ailleurs, nous avons assisté à un meeting de la Mwanza Basketball Association afin de discuter du plan de développement du basket dans la région. »
Y a-t-il des choses que tu as pu mettre en place ?
« Nous avons pris l’initiative d’organiser une journée rassemblant les 4 équipes féminines Junior de Mwanza, souvent délaissées des compétitions. J’ai ainsi pris en charge la partie logistique et sportive. Durant la phase opérationnelle, l’objectif était de s’effacer un maximum pour que les acteurs locaux gèrent eux-mêmes ce rassemblement.
Nous collaborions également avec l’école de filles en intervenant lors d’entraînements tous les vendredis. Nous souhaitions développer une véritable répartition des terrains présents dans la région de Mwanza. La mise en place d’entraînements réguliers, avec des joueurs motivés et un entraîneur représente un défi du quotidien. L’objectif principal était de pérenniser la situation et ne pas prendre la place des locaux lors des séances d’entraînement ou des réflexions de groupe.
En partenariat avec la Mwanza Regional Basketball Association, nous souhaitions aussi organiser des évènements ponctuels afin de rassembler la communauté basket. Dans cette optique, nous avons organisé un tournoi de 3×3 où chaque joueur était libre de s’inscrire gratuitement.
Enfin, ayant fait des collectes de dons d’équipements de basketball avant le départ, j’ai eu le plaisir d’organiser la distribution de ces dotations dans les différents clubs. »
Que penses-tu avoir apporté à l’association et aux jeunes ?
« J’ai pu apporter mes compétences et les mettre au service des acteurs des jeunes sportifs locaux à travers des séances d’entraînement. On a eu des discussions très intéressantes et très ouvertes avec les acteurs du sport local (fédération, coachs, administration…) sur la façon de voir les choses et les moyens de les mettre en place. »
Que retiens-tu de cette mission ?
« J’ai énormément appris sur le plan humain. J’ai pu découvrir et apprendre de la culture Tanzanienne. J’ai pu discuter, faire des rencontres et comprendre le fonctionnement du sport en Tanzanie et dans la ville de Mwanza. Dans le même temps, j’ai eu la chance d’être fortement responsabilisé et de pouvoir agir de façon indépendante tout au long de mon expérience. »
Des anecdotes à raconter ?
« La façon de pratiquer le sport est très différente du fonctionnement européen. Mais une chose est sûre, les joueurs sont des passionnés. Ils sont au terrain tous les jours de la semaine sans exception !
La gestion du temps est aussi très différente. Il faut savoir que les tanzaniens n’indiquent pas l’heure de la même façon que les occidentaux. Par exemple, pour nous 3pm indique 15h, mais pour les tanzaniens 3pm représente 21h car ils commencent à compter à partir du lever du soleil (6h du matin = 00h00 du matin). Au départ, c’est assez déroutant car on doit vraiment vérifier si la personne parle en heure tanzanienne ou heure européenne lorsque l’on donne un rendez-vous.
Dans un autre registre, le fait d’arriver en retard est quelque chose de commun ici. Un match devait avoir lieu à 16h samedi, donc je suis arrivé à 15h45 en pensant être en retard. Finalement le match a commencé à 17h15 car les joueurs sont arrivés les uns après les autres entre 16h et 17h. »
Qu’est-ce qui va te manquer ?
« J’ai noué des liens assez forts avec certains joueurs de par la proximité de l’entraînement et le fait de jouer ensemble plusieurs fois par semaine. Les filles de l’école Joseph & Mary sont aussi extrêmement attachantes de par leur état d’esprit, leur gentillesse et leur passion débordante du basketball.
Par ailleurs, le style de vie y est très différent. Je pense que ce qui va me manquer aussi, c’est la simplicité de la vie. Les gens ne sont pas pressés, ils adorent discuter pendant de longues minutes sans se soucier de s’ils vont être en retard pour faire ceci ou faire cela. Ils sont toujours extrêmement accueillants et disponibles. »
Un mot pour décrire cette expérience ?
« UNIQUE. C’est parfois difficile de mettre des mots sur cette expérience tant ce que j’ai pu vivre là-bas était fort. En prenant la décision de partir en mars, je ne m’attendais pas à apprendre autant sur moi dans un premier temps mais également découvrir une culture totalement différente de tout ce que j’avais pu voir jusque là. »
As-tu déjà de nouveaux projets en tête ?
« Pour l’instant, j’attends les résultats de mon Master. Je n’ai pas de projet précis pour le moment, je reste ouvert à toutes les opportunités. On verra où la vie me mènera, pour l’instant ça a plutôt bien marché ! »
Bravo à Tom pour cette belle initiative et un grand merci à lui pour cette interview très riche !
